Suivre les actualités est-il nuisible à la santé mentale ?
Les supports médiatiques que nous sollicitons quotidiennement ont un effet sur notre pensée, notre comportement et nos émotions. Si vous avez tendance à regarder ou à écouter systématiquement les informations, la plupart de ce que vous consommez est probablement lié à la crise du coronavirus (COVID-19).
Même s’il est essentiel de se maintenir au courant des bulletins d’information locaux et nationaux, en particulier en ce qui concerne les mandats et les mises à jour sur la santé, les professionnels estiment qu’une surconsommation peut avoir des répercussions sur votre santé physique, émotionnelle et mentale.
Dans cette perspective, l’objectif est de maintenir l’équilibre entre le sentiment d’être informé et sensibilisé à la situation en cours, sans se laisser totalement submerger par celle-ci. En effet, quand de bonnes nouvelles sont disponibles, ou que la situation change positivement, elles se présentent à vous, vous n’avez pas besoin de les chercher.
Nous vous expliquons que ce flux constant de catastrophes s’ajoute à notre niveau de stress et accentue les symptômes d’anxiété et de dépression. Par ailleurs, nous vous fournirons des conseils sur la gestion et la protection de votre santé mentale, tout en vous aidant à maîtriser le cycle d’information de 24 heures.
L’épidémie de COVID-19 est une source de stress pour la majorité de la population. Selon le CDC, lors d’une épidémie infectieuse, le stress peut se traduire par des changements dans les rythmes du sommeil ou de l’alimentation, une détérioration des conditions de santé mentale, des craintes et des inquiétudes concernant votre santé et celle de vos proches, et des difficultés de concentration.
Ce stress est amplifié par le flux permanent d’informations sur le COVID-19 auquel nous nous trouvons confrontés chaque jour, chaque heure et même chaque minute.
Les articles à sensation retiennent davantage l’attention et les médias finissent souvent par se focaliser sur les catastrophes, et rarement sur les bonnes nouvelles.
Il peut être néfaste de consulter systématiquement les nouvelles, car l’exposition constante à des informations à caractère négatif peut avoir un retentissement sur notre cerveau ». Face à une menace, notre cerveau active la réaction de combat ou de fuite, et les systèmes de notre corps réagissent en conséquence.
La lecture des nouvelles peut activer le système nerveux sympathique, qui fait que votre corps libère des hormones de stress comme le cortisol et l’adrénaline. Ensuite, si une crise survient, et que cette réponse au stress est plus fréquente, des symptômes physiques peuvent se manifester. Parmi les symptômes les plus courants, on peut citer la fatigue, l’anxiété, la dépression et les troubles du sommeil.
Ce poids émotionnel et cet effet négatif sur la psyché ont été prouvés dans une recherche qui a révélé que les personnes qui suivent un contenu négatif, par rapport à ceux qui regardent un contenu positif ou neutre, montrent une augmentation des humeurs anxieuses et tristes seulement après 14 minutes de visionnage des bulletins d’information et des programmes télévisés. En plus de la hausse des humeurs anxieuses et tristes, les chercheurs ont également constaté que les résultats étaient conformes aux théories de l’inquiétude qui impliquent l’humeur négative comme facteur déterminant dans la stimulation de la pensée inquiétante.
Comment gérer l’information
Comme beaucoup de sujets, la règle d’or pour rester en bonne santé est la sobriété. Se tenir informé est non seulement responsable, mais aussi essentiel pour notre sécurité en ce moment.
Pour atteindre un juste équilibre entre prudence et connaissance, il est conseillé de se renseigner sur COVID-19, notamment pour pouvoir suivre des mesures pratiques en vue de préparer vos projets et de vous protéger, vous et vos proches. Une fois ces informations en main, il sera temps que vous arrêtiez les nouvelles.
Et pour soulager le poids mental et émotionnel de tout cela, il est recommandé de marquer des pauses en regardant, en écoutant ou en lisant les nouvelles, d’autant plus que le fait de recevoir régulièrement des informations sur une pandémie est perturbant. Dans cette perspective, voici neuf conseils d’experts en matière de gestion médiatique.
Limiter votre consommation de temps chaque jour
En laissant votre téléviseur allumé ou en diffusant des informations en direct sur votre téléphone tout en vous occupant du reste de vos activités, vous vous exposez à de graves problèmes émotionnels. Au lieu de laisser les informations vous submerger de bruit de fond, il est préférable de consacrer moins de 30 minutes par jour au défilement des médias sociaux et à l’exposition aux informations.
Planifier une « période d’inquiétude » (Worry Time)
Prévoir un « moment d’inquiétude » chaque jour constitue une stratégie classique pour gérer les symptômes dus aux troubles anxieux. Cette pratique est aussi utile pour regarder et assimiler le cycle des actualités. Défilez les nouvelles, identifiez les sujets qui vous inquiètent et élaborez des plans de résolution des problèmes.
Puis choisissez un moment suffisamment avancé pour que votre cerveau ait le temps de se calmer avant de vous coucher. L’idée est de minimiser les inquiétudes et les nouvelles en les planifiant dans votre journée. Une fois que votre temps d’inquiétude est terminé, il faut mettre les nouvelles de côté et vous dire qu’il n’est pas nécessaire de vous inquiéter maintenant et de passer à autre chose. Votre cerveau finira par s’habituer à cette nouvelle routine et il pourra commencer à laisser les soucis de côté plus facilement.
Jugez de ce que vous ressentez avant de regarder
Une fois engagé à limiter la quantité d’informations que vous suivez, l’étape suivante consiste à évaluer comment vous vous sentez avant et après avoir regardé les informations pour comprendre comment elles vous affectent.
Faites une brève analyse et posez-vous la question suivante : « Vous sentez-vous informé et calme, ou paniqué, fâché et/ou pessimiste ? Si cette dernière question est la bonne, examinez la quantité d’informations que vous consommez et les sources dont vous les obtenez, et prenez l’initiative de réduire votre consommation.
Suivez les points de vente fiables
Une bonne façon d’aborder le cycle de l’information est de se fier à des médias crédibles, de faire appel à des journalistes expérimentés qui mènent leurs recherches et qui proposent des points de vue objectifs. Faites également attention à la quantité que vous consommez. Vous avez sans doute fixé vos heures de repas et vous pouvez faire de même avec les informations. Vérifiez ce qui se passe dans le monde en consultant les mêmes sources que celles qui vous fournissent de la nourriture, puis passez à autre chose.
Demandez un résumé de l’actualité à vos amis proches ou à votre famille
Si le fait de regarder les informations déclenche des symptômes réguliers d’anxiété ou de dépression, il est judicieux d’éviter toute exposition. Demandez à un ami proche ou à un être cher de sélectionner les informations pour vous. Ensuite, demandez-lui de vérifier avec vous quelques fois par semaine les mises à jour les plus importantes.
Abonnez-vous à un bulletin d’information ou à un podcast
Au lieu de passer d’une chaîne à l’autre et de rassembler une partie des nouvelles provenant de différents points de diffusion, de nombreuses personnes trouvent utile de s’abonner à un bulletin d’information quotidien ou à un podcast d’actualités, car cela limite automatiquement le temps et le contenu pour vous.
Limitez votre exposition à des agents stressants
Il convient également de se donner la permission de limiter son exposition à certaines personnes dès maintenant. Si un membre de votre famille publie constamment des liens vers des articles douteux provenant de sources inconnues, faites-le pour l’instant. Si un ami ou un collègue insiste à avoir des conversations relatives à l’actualité qui sont peu productives et ne servent qu’à accroître votre anxiété, envisagez de mettre en place certaines limites avec lui.
Faites quelque chose de sain après avoir regardé les nouvelles
Pour la plupart d’entre nous, il est primordial de consommer chaque jour des actualités sous une forme ou une autre. Pour aider à combattre les sentiments de peur, d’anxiété et d’inquiétude qui accompagnent souvent les nouvelles négatives, optez pour quelque chose de positif ou de sain immédiatement après, comme faire une promenade, appeler un ami ou travailler sur un loisir. Parce que les choses sont si incertaines, nous avons besoin de distractions saines dès maintenant pour garder les pieds sur terre et faire preuve de résilience.
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Des difficultés relationnelles, le stress au travail ou à l’école, des expériences traumatisantes, etc… peuvent être la cause des problèmes psychologiques. Mais bien souvent, on n’arrive pas à savoir quelle est réellement la raison de ce « mal-être ». Parfois, la solution viendra de vous-même, de votre famille ou de vos amis. Mais dans le cas contraire; consulter un thérapeute peut vous aider. Votre médecin généraliste peut vous adresser à un thérapeute mais vous êtes aussi libre d’en choisir un par vous-même.
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